Tuons la routine avant qu’elle ne tue !
Hier matin je me suis senti l’envergure d’un héros : j’ai sauvé une vie. Comme à l’accoutumé, je partais très tôt le matin sur une route que je connais comme le dos de ma main. Il était trop tôt d’ailleurs, à 5h40, c’est dur pour moi. Il n’y avait personne, j’avais pris la voiture au lieu de la moto, et c’était le noir complet. Cette route, je la connais par cœur, chaque virage, chaque intersection, chaque détail, la routine quoi.
Au détour du chemin, j’aperçois du coin de l’oeil sur les bords de la route, à peine éclairée par les phares, une forme qui bouge. Sans me poser de questions, je freine fort et m’arrête au plus court. La forme traverse devant moi : un hérisson ! Il est ébloui par les phares et ne sait plus où il va. Il tourne la tête et me regarde avec un air que je lui attribue comme désapprobateur, quelque chose comme “comment voulez-vous que je fasse face à ce monstre de bruit et de lumière ?”. Il s’en est allé en se dandinant, plein de dignité.
J’étais aux anges. J’ai sauvé un hérisson ! J’en vois tellement d’écrasés sur le bord de la route. Cela compensera peut-être pour la foultitude d’insectes écrasés sur le pare-brise ?
La leçon que je tire de ses rencontres est difficile à mettre en œuvre et pourtant, je la trouve essentielle. C’est la première fois que je vois un animal sur cette portion de route. J’essaie à chaque fois de regarder la route avec des yeux neufs, même si c’est là que je passe tous les jours. Connaître la route est un avantage, se fier aveuglément à cette connaissance, un risque. Conduire, c’est avant tout s’adapter à des circonstances changeantes (n’en déplaise aux fanatiques des règles). Redécouvrir sans cesse le connu est difficile et pourtant, je trouve cela essentiel.
La routine est un tue l’amour dit-on, sur la route elle peut tuer tout court. Soyons vivants, soyons connectés… mais seulement à notre environnement !!
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